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Crowd funding: les petites ruisseaux font les grands rivières

L’écrivain d’aujourd’hui, de par la révolution que traverse actuellement le métier de l’édition, notamment avec l’arrivée des e-books et des bookapps, dispose de plus de moyens qu’avant de diffuser et de promouvoir son travail. Les media sociaux représentent une source chaque jour plus importante d’information et de diffusion. Avec toutes ces innovations le monde est plus que jamais un village. Via Facebook et Twitter nous entretenons des contacts avec des ‘amis’ à l’étranger et nous échangeons des informations à tour de rôle. Des histoires de succès inattendus font le tour de l’internet: des gens postent leurs activités sur YouTube et attirent soudainement des millions de visiteurs, des auteurs d’e-books qui voient leur œuvre téléchargée des dizaines de milliers de fois.

Bien entendu, il existe un revers à la médaille. Il est tellement simple de présenter votre travail sous la forme d’un e-book sur une plateforme internationale comme Amazon.com et Ibookstore que le risque d’une baisse de la qualité de l’œuvre ‘publiée’ est bien présent. Qui a fait fonction de rédacteur final ? Qui a jugé de la valeur du livre concerné ? Nous pouvons aisément le deviner, sauf lorsqu’il s’agit de livres qui ont déjà paru en version imprimée. Mais la toute-puissance passée de l’éditeur était-elle préférable ? Les histoires de romans refusés, devenus ensuite des bestsellers, sont légion.

Bien sûr, un bon éditeur est et reste la meilleure voie pour un auteur. Cela n’empêche pourtant pas l’écrivain de ressentir l’appel du large. Et je n’échappe pas à la règle. De Wraak van Baudelaire - La Vengeance de Baudelaire  et Terug naar Hiroshima - Retour à Hiroshima, deux de mes romans récemment publiés, ont reçu l’étiquette ‘internationale’. Ce qui m’a donné à réfléchir. J’ai d’abord pris des contacts internationaux avec des fragments de traduction de mes deux livres. J’ai reçu des réactions positives par rapport à ces fragments traduits, mais la traduction intégrale, nécessaire pour signer un contrat avec un éditeur étranger, reste une démarche difficile et très coûteuse. L’éditeur peut manifester son intérêt à la lecture d’un fragment de livre mais il voudra, bien entendu, lire le livre dans son entier et dans sa langue maternelle avant de décider de le publier. Avec Brian Doyle pour l’anglais, Marie Hooghe et Daniel Cunin pour le français et Heidi Bern pour le norvégien, j’ai trouvé des traducteurs professionnels qui ont une affinité avec mon œuvre. Il va de soi que la qualité a un prix. Un écrivain du plat pays n’a généralement pas les moyens de s’offrir ce travail de qualité. Le crowd funding m’offre peut-être la solution: des gens, qui ont la fibre culturelle, achètent une – ou plusieurs – participation à la traduction pour un prix modeste avec la perspective de récupérer une partie, voire l’intégralité de l’investissement ou, mieux encore, d’en retire un bonus teinté de culture. Je vous donne un exemple ‘pris sur le vif’: pour la traduction française de Retour à Hiroshima j’ai besoin de 11.000 euros. Cela semble beaucoup mais c’est un ouvrage épais et un travail de plusieurs mois est nécessaire pour une traduction de qualité et stylée. Serait-il possible de trouver 1.100 amateurs de culture prêts à acheter une participation à dix euros en sachant qu’ils récupéreront leur mise dès que cela sera possible après l’édition de la version anglaise? Nous verrons bien. En espérant que les entreprises, instances et autres grands sponsors ne se limiteront pas à une part, ce qui réduirait le nombre de parts nécessaires. Bien que le crowd funding soit déjà connu dans d’autres domaines culturels, je crois savoir que la possibilité d’acheter des participations de traduction sur ce site est unique en son genre en Région flamande.

J’ai dû surmonter ma gêne pour engager ce processus: pour quelqu’un de ma génération (torturé par la honte) cela s’assimile presqu’à ‘mendier’, mais je dois remercier un grand nombre de jeunes gens pour leurs conseils pratiques, leur assistance technique, leurs encouragements et Ieur enthousiasme. Ils ont une autre vision du crowd funding et trouvent cela tendance et cool.

Allons, aidez donc ce vieillard à devenir tendance et cool en achetant une part à ce mendiant!

Pour plus de détails, consultez la page sponsoring.
Une liste de sponsors est également disponible.

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